08 juin 2007

Ce matin j'ai envie de vous faire partager ce que je fais en thèse. En fait ça se résume assez bien avec l'image suivante:

C'est un amalgame (composite) entre des images satellites (MSG) et des analyses du model meteo global du centre européeen (ECMWF).

1. Les images MSG donnent la température des nuages (Bright. temp.), ce qui nous renseigne sur la convection: plus c'est froid, plus c'est haut (convection = capacité des nuages à se développer en altitude, à former des orages...)

2. le model ECMWF nous renseigne sur les champs de vent et d'humidité (Rel. hum) à différents niveaux de pression (entre autre).
On a par exemple le vent du nord en basse couche qui ramène de l'air sec saharien (Rel. hum<30% ).
Le vent d'est à 700mb appelé AEJ (African Easterly Jet) est une caractéristique de la circulation grande échelle au niveau des tropiques. On remarque notamment une courbure cyclonique (dans le sens inverse des aiguilles d'une montre) au niveau des nuages, accentuant la dépression. J'ai rajouté le flux d'humidité à 925mb qui montre le flux de mousson. Il est d'ailleurs assez intense sur l'image ci-dessus.

Il y a des interactions d'échelle entre la formation des nuages (<10km, échelle aérologique), les gros amas de nuages (~100km, mésoéchelle), la circulation générale avec l'AEJ, le flux de mousson, l'air saharien (~1000km, échelle synoptique). Habituellement les systèmes nuageux de mésoéchelle sont emportés vers la côte ouest africaine par l'AEJ, et évoluent parfois en cyclone sur l'Atlantique tropical. Mais la cyclogénèse est un phénomène mal compris, et les models météo qui tournent en opérationel ne sont pas capables de la prévoir vu qu'ils ne décrivent correctement que l'échelle synoptique (ex: maille de 25km pour ECMWF).

Le but de ma thèse est d'améliorer la compréhension des processus physiques en jeu dans la phase initiale de la cyclogénèse. On dispose pour cela d'un model meteo ultra lourd, mais qui est sensé décrire les phénomènes à mésoéchelle, voire à l'échelle aérologique.

En résumé ma thèse c'est beaucoup d'interprétation physique, du code sur Matlab, Fortran et C vous visualiser des jolies images (cf image ci-dessus) et un bon craquage en perspective pour faire tourner ce model meteo ultra lourd.

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